Carrelets d'ici et d'ailleurs
De tous les départements, la Charente-Maritime est celui qui compte le plus grand nombre de carrelets le long de ses côtes. Mais ce n’est pas le seul. Il y en a en Vendée et en Loire-Atlantique, sur l’estuaire de la Loire, en Europe aussi, jusqu’en Asie de l’autre côté de la planète.
En plus grand nombre encore, les carrelets sont implantés sur les rives de nombreux fleuves et rivières (plus de 1000 en Gironde). Hors de France, les carrelets se retrouvent sur tous les grands fleuves d’Europe, notamment le Rhin et le Danube. Sur les côtes italiennes, de Pise à Livourne et de Venise à Commachio, d’immenses filets motorisés traquent les migrations des seiches et des civelles.

Lagune de Venise (terre sauvage)

Italie côte adriatique
Assez curieusement, des engins similaires se retrouvent en Asie, dans les eaux du Viet-Nam. Les carrelets se retrouvent en Chine, au Japon (où ils inspirèrent bon nombre de peintres d’estampes). En Inde, sur la côte du Malabar, c’est la force des bras d’une dizaine d’hommes et de contre-poids en pierre qui relève les grands filets des « carrelets chinois » de Cochin, pour des prises souvent minimes permettant tout juste la subsistance des pêcheurs.

Carrelets du Viet-Nam
(Guides pour découvrir et partir ASSIMIL)

Cochin-Kerala,
Raghubir Singh (Ed. CHENE)
Dans le Nord de l’Inde, au Népal ce sont des femmes qui, avec des filets ressemblant à de grandes ombrelles, pêchent de minuscules poissons dans les affluents du Gange. Par contre, en Indonésie, de grands carrelets, installés sur des radeaux mouillés en mer et relevés par des treuils, permettent à la lueur des lamparos, une exploitation commerciale. Au Japon, les Maîtres des Estampes ont souvent utilisé le carrelet pour mettre en valeur le Mont Fuji ou voiler une scène galante. On est là bien loin du « pauvre pêcheur » de Puvis de Chavannes.

Pêcheuses Népalaises (Paris-Match)