Un phare médiéval

Plus modeste que le célèbre phare de Cordouan construit à partir de 1582, mais dont les origines remonteraient au VIIIe siècle, des «feux» étaient édifiés à l’époque médiévale pour guider la navigation.

C’est l’une de ces structures rudimentaires qui est reconstituée ici sur le marais de la Seudre, à Mornac, dans le cadre de l’Exposition «Sous la lumière des phares» présentée par la Communauté d’Agglomération du Pays Royannais du 1er juillet au 4 septembre 2006 au Palais des Congrès de Royan.

Fait de troncs d’arbres soutenant un balancier, ce dispositif ancestral permet l’entretien d’un feu de nuit, ou de fumée le jour, pour aider les marins à se situer dans les passages délicats d’accès aux ports.

 
Phare médiéval
 

Des feux aux phares

Phare

Pouvoir se repérer à l’approche des côtes, pour l’accès aux ports, ou pour éviter les écueils, est resté un souci des navigateurs à toutes les époques. L’entretien de feux sur des structures rudimentaires est demeuré longtemps le moyen privilégié pour guider les marins.

Aux origines, il s’agit de feux de bois alimentés sur des monticules de pierres puis dans des cages de fer surélevées. Ensuite, le charbon, parfois des chandelles de résine, l’huile, le pétrole et l’acétylène (gaz de carbone) prennent le relais avant l’électrification, les guidages radio et aujourd’hui par satellites.

Le phare monumental d’Alexandrie

Dans l’Antiquité des « tours à feux » existent, par exemple SIGER aux Dardanelles et TIMEE à l’entrée du Bosphore. Mais, c’est devant Alexandrie, en Égypte, sur l’île de Pharos (d’où l’appellation de phare) que la première construction d’importance – plus de cent mètres de haut – est attestée.
Le phare d’Alexandrie, dont le feu de bois était visible jusqu’à cinquante kilomètres, est bâti au IIIe siècle avant notre ère sous la direction de l’architecte Sostrate.

 
 

Les « tours à feux » romaines

De l’époque romaine sont connues les « tours à feux » ; celles de l’île de Capree, d’Ostie, de Ravenne et en Gaule méridionale les phares de Fréjus et de Marseille à la pointe du... Pharo. À signaler aussi la « tour d’ordre » construite à Boulogne vers l’an 40 par Caligula. Restaurée sous Charlemagne, elle s’écroula en 1664.

 

Cordouan

Plus près de nous, à l’entrée de la Gironde, le célèbre phare de Cordouan est construit à partir de 1584 par l’architecte Louis de Foix et achevé en 1610. Son feu, à l’origine, brûlait au « charbon de bois », puis sa lanterne (à l’huile ?) fut surmontée d’un cône formant miroir pour renvoyer la lumière. Cet édifice, rehaussé en 1789, prenait le relais d’une tour attestée dans les années 1300 et d’un premier feu beaucoup plus ancien, au VIIIe siècle, à l’époque de l’invasion des Sarrasins qui auraient donné son nom au rocher de Cordouan. Au-delà des aspects utilitaires, dans un univers jugé plutôt ténébreux – et pas seulement par les navigateurs ! – feux et phares restent, à travers les âges, symboles de lumière et d’espoir.

Le feu médiéval de Mornac-sur-Seudre

De dimensions modestes, à l’image des réalisations du Moyen-Âge, la réplique du feu médiéval édifiée sur le marais de la Seudre à Mornac-sur-Seudre, est une structure très rudimentaire, inspirée des pratiques scandinaves. Elle est faite de troncs d’arbres assemblés soutenant un balancier à contre-poids doté à son extrémité supérieure d’un réceptacle permettant l’entretien d’un feu de nuit et de fumée le jour.

 
Feux

Le feu médiéval de Mornac. Photo CDA - D. Mauléon

 
 

Un dispositif classique à l’époque pour aider les marins à se situer dans les parages délicats d’accès aux ports ou pour éviter les écueils de la côte. Des « feux » aux phares...

 
Soleil

Photo Maurice Dupont