Ils balisent mais n'ont pas froid aux yeux,
le service des Phares et Balises

Pénétrer dans ce dédale inquiétera bien des capitaines. Aussi dès 1752, l'ingénieur hydrographe Magin suggère de le parsemer de tonnes (tonneaux servant de bouées) et de balises pour «signaler les chenaux et matérialiser les hauts-fonds». Sa proposition ne sera pas retenue et il faudra attendre 1820, pour que trois bouées soient enfin mouillées sur les bancs de Talais, des Marguerites et de Taillefer. Trois supplémentaires viendront les compléter en 1822. Ces engins fortement exposés devaient nécessiter une surveillance régulière. Malheureusement le service des Ponts et Chaussées ne disposait pas de moyens suffisants. Il devra patienter jusqu'en 1838 pour qu'une chaloupe soit affectée à la maintenance du balisage en Gironde, une première en France. Jugée trop faible, l'embarcation sera remplacée par une plus forte en 1852.

Puis on construira, à Nantes, chez Jollet et Babin, une chaloupe à vapeur de 18 m, le Brémontier. Lui succéderont, les Eclaireur de la Gironde I et II (1882 - 1895), puis Quinette de Rochemont, André Blondel, Charles Ribière et autres Matelier ou Jasmine...

baliseur le gascogne

Le baliseur océanique "Gascogne",
en haut à droite, Logo des Phares et Balises (étoile à 5 branches symbolisant les 5 continents)

Aujourd'hui ce sont la Pointe de Grave, navire de travaux de 18,70 m et le baliseur océanique Gascogne de 52 m qui s'occupent de l'entretien de 160 bouées. Le premier construit aux Sables d'Olonne, mis en service en 2005, gère celles de la passe Ouest à Bordeaux, ainsi que la relève du phare de Cordouan. Le second, bâti à Dieppe en 1983, puis transformé à Boulogne, rejoint le Verdon en 2006, entretient et met en place la signalisation maritime flottante de la frontière espagnole au plateau de Rochebonne, effectue carottages, grutages ou remorquage pour des tiers (canons repêchés) et participe à la lutte antipollution, lors des plans Polmar.

La nature semble parfois ingrate et les éléments insensibles au dévouement, à la pugnacité et au labeur de ces travailleurs de la mer qui, « sans faire de vagues », oeuvrent dans des conditions délicates, pour le confort de tous les autres marins.