Le 5 janvier 1945
Vendredi 5 janvier, Royan est rayée de la carte.
Il faisait froid ce jour là, et grand vent. C’est l’un des hivers les plus rigoureux du siècle. La neige recouvre la ville endormie.
Les alliés préparent la libération de la Poche, dans le cadre de l’« Opération Indépendance », prévue pendant l’hiver 1944/1945.
Le bombardement du 5 janvier en est le premier acte. Pourtant, l’opération avait été abandonnée, à cause de la mobilisation des troupes prévues pour libérer Royan dans les Ardennes Belges afin de parer la contre-offensive soudaine de l’armée allemande.
Le bombardement a lieu sans qu’aucune attaque au sol ne vienne libérer la ville ensuite. Deux vagues de bombardements aériens, détruisent la ville à 85%.

Royan le 6 janvier, le port, la Grande Conche Ministry of Defence, Air Force Department photograph
Voici l’ordre N°1719 communiqué à la Royal Air Force :
Détruire la ville forteresse défendue par l’ennemi et occupée uniquement par des troupes allemandes.
- 1ère vague : Les bombardiers, précédés d’avions éclaireurs, décollent d’Angleterre, vers minuit.De 4h à 4h15, 217 Lancasters larguent leurs bombes, après un survol de reconnaissance et de marquage au sol.
- 2ème vague : De 5h28 à 5h43, 124 bombardiers attaquent une nouvelle fois la ville avec des bombes de 2 tonnes, plus meurtrières.
En une nuit, 27,4 tonnes de bombes incendiaires, 1576 tonnes de bombes explosives, 285 bombes de 2 tonnes sont déversées sur Royan. Le bilan du 5 janvier n’est toujours pas fixé : environ 450 royannais sont morts - c’est-à-dire 1/4 de la population - et des centaines sont blessés, surtout lors de la deuxième vague, quand ils portaient secours aux blessés. Les Allemands, enterrés dans les bunkers, ne comptent que 35 morts. Ils ne se trouvaient pas dans le champ de largage des bombes qui criblèrent le centre ville, sans toucher outre mesure leurs défenses côtières.

Vue aérienne de Foncillon et du port
Photographie prise le 25 mai 1945 par le Capitaine J. Rivet

Vue aérienne de Foncillon
Photographie prise le 25 mai 1945 par le Capitaine J. Rivet