Villes & bourgs
Les villes et les bourgs, qu'ils soient perchés sur une falaise crayeuse, qu'ils s'égrènent sur une ligne de crête ou suivant la découpe de côte ou qu'ils s'alignent le long de la route, demeurent les lieux des rencontres et des échanges. Ils s'articulent donc autour de places homogènes et de lieux emblématiques comme les halles ou l'église.
Les bourgs traditionnels
L'histoire a façonné le bourg. Premiers prémices à un regroupement, le château, l'église et son cimetière, les halles, les puits et lavoirs... Premiers découpages fonciers sur les terres des abbayes ou des châtelains... Premiers quartiers... La ville s'organise par la fonction économique d'échange avec l'agriculture, sa situation géographique au carrefour des voies de communication, en rive d'un port d'échange, au passage d'un cours d'eau. Aux franges du noyau ancien elle s'étend au XIXe dans une organisation cohérente et lisible. Pont, chemin de fer... accélèrent le développement et une organisation urbaine à plus grande échelle. Le faubourg se crée dans la continuité mais aussi dans le relâchement des grandes structures : voies, îlots, parcellaires. Plus récemment, alors que le tissu urbain semble saturé et que les plus grandes villes paraissent à la limite de l'étouffement, le bâti évolue par ajouts successifs, par modifications, par reconstructions, par accumulations de parties érigées dans des goûts et des époques divers, mais il garde la capacité à créer la continuité urbaine.
Les facteurs d'évolution urbaine dans l'histoire
L'urbanisme vers 1800 | Nouvelles voies de communication et percées du XIXe |
Réseaux et étalement de la ville au XXe |
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Aujourd'hui, la ville conserve d'anciennes valeurs symboliques qui s'attachent à des biens mais aussi à des lieux. La rue est encore un de ces lieux collectifs. Or, des notions récentes, telles que la voirie, le trottoir ou l'espace vert, liées essentiellement au monde de la voiture et toujours présentées comme sujets segmentés, viennent polluer le sens même des lieux.
À la périphérie du centre, l'essor urbain actuel dépossède les bourgs de leur identité et crée un «entre deux»par des espaces verts vides, une banalisation de la voirie, un découpage foncier lâche et des entrées marquées par le commerce de grande distribution. Les voies nouvelles et les déviations donnent à voir l'image fugace de l'arrière-cour de la ville.
En milieu urbain, la trame foncière régulière et étroite en façade, maisons de deux niveaux à trois ou quatre travées, donne le rythme à la rue. Le vélum à hauteur constante crée le volume et la perspective. Les emmarchements nombreux et variés, les soubassements plus ou moins marqués, les balcons et balconnets renvoient une image d'îlots à l'alignement approximatif.
Dans le bourg, la trame foncière est moins étroite sur la rue. Les jardins privatifs et les petits espaces collectifs alternent avec des constructions aux gabarits variés. Ces respirations offrent au regard des échappées visuelles et donnent à lire la rue par séquences irrégulières.
Bordé de maisons à étage aux façades alignées, ou délimité plus librement par des hauts murs et des maisons replètes, l'îlot présente un coeur vert, inaccessible et invisible, constitué de l'imbrication des jardins privés. Cette respiration, caractéristique constante de la densité, est une nécessité de la vie en milieu urbain.
Le volume de la rue

La rue en ville : alignements quasi en continu, hauteurs générales coordonnées.

La rue en bourg : alignements et alternances des constructions et des jardins.
Recommandations
- Garder la trame urbaine visible dans les recompositions sur les îlots existants.
- Préserver le volume de la rue (alignement et hauteur du bâti).
- Respecter les alternances des constructions et des jardins.
- Maintenir et préserver les coeurs d'îlots non bâtis.