L'organisation des villages et des hameaux
La nature de l'activité agricole constitue la base de l'organisation du village. L'espace privé domestique et l'espace public collectif s'entremêlent, se recomposent en fonction des activités saisonnières, mais aucune des ces fonctions n'est définie dans l'espace. Les terres agricoles se prolongent dans les villages par les cours agricoles accompagnées de remises, par des jardins productifs contraints dans des murs, par des espaces communs laissés en herbe. Cette transition tout en nuance s'exprime aussi à travers l'architecture qui déborde dans le paysage de la rue par des emmarchements, petits chais, puits ou bassins couverts, plantations en pieds de mur...
Le bâti se développe essentiellement sur un seul axe de circulation. L'implantation vient d'une grande prise en compte de l'environnement. Vent, ensoleillement, échappée visuelle sur les terres cultivées ou le marais ont façonné la rue : effet de peigne des bâtiments implantés pignon sur rue, rue utilisée comme espace servant de l'exploitation, faux alignement des constructions multiples, mais le plus souvent organisation complexe due à l'amoncellement organique des constructions au fil du temps et des besoins.
Habitations
Dépendances
Extérieurs
Communs

Les alignements, cinq dispositions traditionnelles

1. Alternance dans l'alignement de façades ou de pignons, Arvert.

2. Les bâtiments implantés perpendiculairement aux rues alternent avec les jardins ouverts. Les voies sont en baïonnette et rarement droites, Arces-sur-Gironde.

3. Les grands volumes saintongeais souvent alignés par leur pignon sont soulignés par de hauts murs, Breuillet.

4. Resserrement des voies par les pignons des chais ou les dépendances lorsque l'habitation est en retrait, Semussac.

5. De légers décalages d'angle et des petits retraits d'alignement animent l'image de la voie et livrent les pieds de mur à la végétation.
Recommandations
- S'inspirer des organisations traditionnelles pour les nouvelles opérations, notamment dans le traitement des alignements sur les voies.
- Éviter les règles d'urbanisme trop rigides et stéréotypées notamment les reculs obligatoires constants.
- Éviter de généraliser un seul principe d'organisation dans une opération donnée, privilégier la variété.