L'architecture balnéaire

Dessin d'une villa balnéaire

La villa balnéaire

En recul de la rue et des limites séparatives, la villa balnéaire se pare du désir de paraître, se complique du besoin de se distinguer du voisin. Elle prend modèle sur des traditions totalement étrangères à la région.

Châteaux londoniens avec tour de guet, manoirs gothiques aux façades secrètes, palais italiens avec galerie péristyle, villas tarabiscotées à l'esthétisme de confiseur... rivalisent de références poétiques. Cependant, ce romantisme passe par une grande maîtrise technique de la construction où la combinaison subtile des matériaux, essentiellement la brique et la pierre, et leur polychromie enrichissent le décor de façade.

Paradoxalement la lumière entre peu dans l'habitat ; seuls oriels, balcons, terrasses et vérandas favorisent la relation entre l'intérieur de la villa et la nature.

 

Vitrine inévitable de la villa, le jardin se dessine avec la même imagination et se pare d'essences rares ou exotiques, de rocailles et de plantes grasses, de gloriettes ou de folies.
La villa est souvent sur trois niveaux. L'étage inférieur partiellement excavé en sous-sol est celui du service, de la cuisine et des dépendances. L'étage surélevé où conduit l'entrée principale est celui de l'accueil ; il comporte une chambre d'ami, une salle à manger et un salon s'ouvrant sur la terrasse. Le dernier étage est réservé aux chambres de la famille. Les pièces sont équipées de cheminées dont les conduits participent largement à l'image de la villa. Les premières villas peu confortables évoluent avec création de cabinet de toilette à l'étage des chambres et installation de la cuisine à l'étage du séjour.

 

Recommandations

  • Identifier les villas remarquables et leurs extérieurs, les protéger par des règles adaptées.
  • Fixer des prescriptions architecturales particulières dans les secteurs balnéaires.
  • En cas de division en appartements, ne pas fractionner les jardins, ni les revêtir pour en faire des stationnements.
  • Conserver les éléments d'origine, éviter les matériaux industriels (menuiseries, volets roulants, etc).
 

Le pavillon

Les références régionalistes règnent ; les plus prégnantes étant la maison basque et le chalet suisse. Il peut aussi être le modèle réinterprété de la maison de faubourg. Ainsi le volume augmente, la symétrie disparaît, les toitures se compliquent en auvent, porche... et débordent largement du mur, les versants accentuent leur pente et se couvrent de tuiles de Marseille ou d'ardoise. Enduits très colorés, graphismes des faux pans de bois, linteaux des baies rehaussées de céramiques ou de briques, débords de toit avec lambrequins et pinacles en bois offrent, pour une même composition, une multitude d'aspects. La clôture sur rue et le jardin se font l'écho de toutes ces fantaisies décoratives.
Le pavillon est un rez-de-chaussée légèrement surélevé. Le plan est simple, le plus souvent avec un effet de pignon en retour.

 

Recommandations

  • Identifier les villas dignes d'intérêt, protéger l'architecture des années 1950-70.
  • Lors des rénovations, ne pas transformer cette architecture en néo-charentais.
  • Prescrire des règles d'urbanisme qui s'attachent à l'ensemble des propriétés : maison, clôture et jardin forment un tout.
  • Retrouver le souffle de création qui marque les trente glorieuses par l'emploi de matériaux nouveaux, de techniques constructives innovantes.
  • Ne pas brider la création architecturale. S'interdire les pastiches néo-charentais.
 

La maison nouvelle

C'est une nouvelle génération de maisons adaptées à un mode de vie qui privilégie le soleil mais aussi la vue, recherche un meilleur confort par une attention fine portée à l'environnement.
En même temps que la maison se réorganise avec l'apparition de la salle d'eau et des wc intérieurs et le confort des cuisines dessinées dans leur ensemble mobilier (passe-plats, huche à pain, électroménager...) et que le soleil enfin pénètre dans la maison, la construction se libère du mur porteur par le système poteau-dalle. Les pilotis inventent une autre relation à l'espace du jardin, créent des transparences sur la rue. Le toit pentu en tuile ne pèse plus sur la construction, mais disparaît au profit du toit-terrasse qui participe à la légèreté du volume. L'escalier, indépendant des structures porteuses, devient un des éléments majeurs de la composition architecturale ; encloisonné de pavés de verre, il peut constituer l'entrée de la maison, ou clos de tiges en fer, en devenir l'accès extérieur. La fenêtre, qui peut s'étirer en fine lame ou n'être qu'un hublot, module l'espace intérieur par la lumière ; des stores de toile colorée unie ou des brise-soleil de béton tempèrent la lumière, et la couleur vient prolonger cette action.
Comme dans la villa balnéaire, l'étage, partie noble de la maison, est occupé par le séjour, le rez-de-jardin par les annexes et le garage. Pergola, brise-soleil, terrasse percée laissant passer un arbre accompagnent un jardin dessiné.

 

Au-delà de l'anecdote, la diffusion à l'intérieur des terres de la villa balnéaire, du pavillon ou de la maison moderne, prouve que l'architecture et le mode d'habiter évoluent. De nouveaux éléments de programme, comme la maîtrise des économies d'énergie, la création d'espaces intermédiaires tels que patio, terrasse, verrière, piscine, atelier qui génèrent de nouveaux lieux de séjour et les innovations techniques sont des évolutions de nature à créer de nouvelles architectures pour la maison.