Les détails de la construction
Dispositions traditionnelles d'un habitat rural

Maison rurale
Tuiles canal
Simple dépassé de toiture à chevrons apparents ou génoise
Enduit à la chaux sur moellons
Linteaux et chaînes en pierres taillées
Volets en bois sans écharpe
Menuiseries bois
Soubassement en pierres sciées ou en surépaisseur d'enduit

Propriété agricole ou vinicole
Tuiles canal
Corniche en pierre à modillons
Bandeau en pierre de taille
Menuiseries bois
Volets en bois sans écharpe
Corniche moulurée en pierre de taille
Pilastre d'entrée en pierre de taille
Soubassement en pierre de taille
Dispositions traditionnelles d'une maison de ville
Les toitures traditionnelles
Les toitures traditionnelles sont principalement constituées de tuiles de terre cuite, parfois d'ardoise.
Les tuiles les plus anciennes sont de type canal et comportent une tuile de courant et une tuile de chapeau. Elles étaient scellées au mortier. La pente de toiture liée à l'emploi de ce matériau était de l'ordre de 25 à 28%.
Le traitement des rives peut être simple (chevrons dépassants) pour les constructions rurales et les dépendances, ou plus sophistiqué avec génoise ou corniche supportant la dalle
.
Les tuiles canal contemporaines comportent des talons ou des systèmes d'accroche sur les liteaux qui permettent de limiter le scellement aux rives et au faîtage.
La pente est au minimum de 28%, voire 30% en secteurs exposés.
Tuile canal ou romaine
Tuile canal à talon
Tuiles romane et romane-canal
Tuile de Marseille ou «losangée»
Les tuiles romanes-canal sont des tuiles mécaniques à emboîtement, imitant l'aspect de la tuile canal sans parvenir à lui ressembler. Ces tuiles sont à réserver aux constructions neuves. Attention ! Elles s'accommodent très mal des découpes et obligent un important travail de zinguerie si les volumes à couvrir ne sont pas orthogonaux.
Il existe des tuiles vernissées colorées dont l'emploi en secteur côtier caractérise un esprit balnéaire.
L'ardoise demeure l'apanage des constructions nobles ou de grande importance.
Les toitures construites à partir du XIXe emploient plus fréquemment les tuiles mécaniques dites Marseille avec des pentes de toiture plus forte de l'ordre de 35 à 40%. C'est également le cas de nombreux bâtiments publics, d'activité et de la quasi totalité des cabanes ostréicoles.
Une telle couverture doit être refaite «à l'identique».

Les menuiseries traditionnelles
Les menuiseries sont en bois, les ouvrants sont «à la française» et disposent de plusieurs carreaux par vantail dont le nombre dépend de la hauteur.
Pour les pièces principales, leurs proportions sont plus hautes que larges dans un rapport de 1,6 à 2. Des proportions plus carrées sont généralement réservées aux petites ouvertures des dépendances ou des annexes.
Les volets sont bois, en lames pleines, assemblées par barres intérieures et toujours peints. Les barres extérieures et les écharpes, les «Z» n'étaient jamais employés.
Les portes d'entrée, hormis les accès aux dépendances faits de planches assemblées, sont généralement en panneaux et souvent surmontées d'une imposte vitrée qui donne du jour à l'entrée. Ces portes sont toujours peintes dans des teintes neutres (beige, blanc, gris) pour les façades des maisons les plus nobles, plus colorées pour le bâti rural et maritime.
La hauteur des portes d'entrée dépasse généralement les linteaux des fenêtres de la hauteur de l'imposte vitrée .
Les porches et accès aux granges sont faits d'ensembles menuisés en planches de bois à lames verticales. Des ouvrants pour le piéton sont parfois ménagés dans les plus grands portails de chais .

Dispositions modernes & contemporaines
À partir de la reconstruction, les toitures contemporaines vont se réaliser en toit terrasse ou en bacs mono pente, masquées par des acrotères hauts.
Cette «disparition» visuelle de la toiture s'accompagne toujours d'un appendice architectural qui souligne la ligne de toit : caisson, bandeau, parfois acrotère ou avancée de béton .
Aux façades «plates» de maçonnerie, l'architecture moderne substitue des façades en recul, avec balcon filant ou loggia enchâssés dans les murs latéraux qui forment encadrement général du volume.
Ce parti permet également de mettre en évidence les éléments fonctionnels, notamment l'escalier, qui deviennent des éléments du décor de la façade .
L'appui massif sur le sol disparaît au profit d'un détachement visuel du sol, souligné par un soubassement traité différemment de la façade : ligne de béton, moellons en opus incertum, briques. La surélévation de la partie habitable correspond à la nécessité de trouver un garage en sous-sol ou demi sous-sol.
Les menuiseries peuvent être des ensembles menuisés complets du sol au plafond, encadrés de murs. L'esprit moderne et les possibilités offertes par le béton armé permettent de créer des ouvertures dans la longueur de la façade, nettement plus larges que hautes.
Des éléments de décors viennent souvent souligner encore cette horizontalité .
Le bois et le métal sont très largement employés en menuiserie et en ferronnerie, la noblesse du bois vernis ou lasuré oppose son caractère massif à la finesse des ouvrages de serrurerie en acier : garde-corps, portails .
Le bois demeure un matériau largement employé. Les progrès réalisés dans le choix des essences, leur traitement anti-parasitaire ainsi que le développement de nouvelles techniques de pré-fabrication (caissons, planchers, panneaux porteur) permettent d'envisager sereinement le développement de son emploi. Sa souplesse de mise en oeuvre et sa faible masse le rendent particulièrement intéressant en construction neuve comme en extension des habitations existantes. De nouvelles créations sont à attendre dans l'habitat domestique, sans dévier vers des aspects rustiques de type «chalet» peu adaptés au contexte.
Exemples d'ouvertures modernes et contemporaines