Arvert

Puit

Puit renaissance

 

La commune fait partie de l'arrondissement de Rochefort et du canton de la Tremblade. En 1793, la population s'élevait à 2900 habitants, 2028 en 1946, 2887 en 2001. Le nom viendrait du celte Ard–Vert , bois vert. D'une superficie de 2622 hectares, la commune s'étend sur le plateau de calcaire crétacé qui sert d'ossature à la Presqu'île d'Arvert.

Elle s'ouvre, au nord, sur les marais ostréicoles de la Seudre. L'occupation humaine est très ancienne, remontant certainement au Paléolithique. Arvert est l'une des plus anciennes paroisses de la Presqu'île. Très tôt, le bourg est le siège d'un archiprêtré qui administre 52 paroisses. Entre 1083 et 1107, les seigneurs de Mornac font don de l'église d'Arvert à l'Abbaye de la Sauve Majeure.

Dès le XI e siècle, l'activité économique est diversifiée: céréales, vigne et, le long de la Seudre, des salines qui donnent lieu à un commerce important. Un important trafic de sel vers Bordeaux va durer jusqu'au XVII e siècle.

 
 

Ainsi, le 10 avril 1457, se retrouvent à l'ancre, dans le port de Royan, deux gabarres, la “ Georges” , maître Jehan Marsaut et la “Jacques”, maître Bernard Jay, toutes deux d'Arvert. Elles transportent du sel vers Bordeaux.

Le seigneur de Fouilloux , petit hameau proche d'Arvert, doit “Hommage et devoir” au “puissant seigneur Foucauld de Matha, seigneur de Royan”.

Il est précisé, dans un acte notarié du 5 avril 1331 : 

Toutes les fois que l'épouse dudit seigneur aura accouché et fera ses relevailles des couches d'un enfant mâle, dans l'intérieur de ladite châtellenie de Royan,moi (Ranulphe Peyron, chevalier, seigneur de Fouilloux) je suis tenu de conduire ladite Dame à l'église le jour où elle se lèvera pour la purification et la soutenir sous l'aisselle droite et la ramener ainsi dans son logis, moyennant quoi je dois manger avec elle au haut de table...

En 1460, Mademoiselle de Villequier, châtelaine d'Arvert, envoie plusieurs suppliques au roi Charles VII. Elle se plaint des violations de territoire organisées sciemment par Olivier de Coëtivy, sénéchal de Guyenne, seigneur de Royan. Le roi prend l'affaire en main. Il constate que “le seigneur de Coëtivy veut, par ce moyen, étendre les limites de ladite terre de Royan” au détriment de la baronnie d'Arvert. Le roi précise que “Coëtivy n'est pas qualifié pour se faire justice lui-même. Il existe, à cet effet, des juges royaux à la sénéchaussée de Saintonge en son siège de Saintes”.

Très tôt, la Réforme s'implante dans la région.  Dès 1540, frère Nicole prêche la foi huguenote dans l'église Saint-Etienne d'Arvert. Il sera arrêté, emprisonné à Saintes, puis brûlé, pour sa foi, le 5 avril 1546. C'est le premier martyr de la Presqu'île. Pendant les guerres de Religion, l'église qui datait du XI e siècle, est détruite par les protestants. Dès 1566, un premier temple est construit, remplacé, en 1609, par un édifice plus vaste qui sera détruit par arrêt du Conseil d'Etat en 1682.

Le 22 février 1578, Dame de Montchenu, épouse du sire de Pons, baron d'Arvert, obtient des “ manans et habitans ” de la baronnie qu'ils creusent un canal “de la Maire” et des ponts de pierre pour le traverser. Comme dédommagement, ils obtiennent le droit de ramasser le bois mort dans la forêt, moyennant 15 sous par “feu.”( famille).Cette mesure était encore en vigueur en 1839.

Au XVII e siècle, l'économie d'Arvert est florissante. L'exploitation et le commerce du sel restent importants. Le port de “la Jument” où aboutit le chenal de la Guillate reste très actif. Ce port peut recevoir des navires de 22 tx. Il arme pour la pêche à Terre-Neuve et possède de nombreux magasins. A cette époque, la famille de la Chapeleine se lance dans l'élevage des huîtres et fournit la table de Louis XIV. Mais après la révocation de l'Edit de Nantes, le roi, sachant ses fournisseurs huguenots, leur retire sa clientèle de peur d'être empoisonné.

Le 20 novembre 1627, par adjudication et moyennant la somme de 150.000 livres, le cardinal de Richelieu achète la baronnie d'Arvert. Son petit-neveu, Armand-Jean du Plessis en héritera. La baronnie passera, ensuite, à la duchesse d'Aiguillon, à la princesse de Condé, au Maréchal de Sénectère. A la fin du XVIII e siècle, elle appartient au marquis de Conflans qui émigrera sous la Révolution. Au XVIII e siècle, une descendante de la famille de la Chapeleine, Blanche, la première, se lance dans la promotion de l'huître. Elle envoie des “écaillères”, jeunes filles en costume saintongeais, dans les grandes villes, vendre les huîtres aux portes des grands hôtels.

La commune fut peu perturbée par la Révolution. Le curé, réfractaire, ne quitta pas le bourg et continua à exercer clandestinement son ministère. Au XIX e siècle, la négligence dans l'entretien des canaux fait que l'ancien port de “la Jument” s'envase. On aménage un nouveau port à “la Grève à Duret”, en face d'Avallon.

A partir du Second Empire, le développement du tourisme dans la région de Royan, a pour corollaire l'augmentation de la consommation d'huîtres. Les salines disparaissent presque totalement pour faire place aux bassins ostréicoles. Les estivants prennent l'habitude d'organiser des “excursions-dégustation”.

En septembre 1888, Emile Zola, en vacances à Royan, organise une de ces excursions. Deux grands breaks transportent les “excursionnistes” à la “Grève-à-Duret”. L'ostréiculteur a installé des tables près des “claires”. Et l'on passe une bonne partie de l'après-midi à déguster des huîtres arrosées d'un bon vin blanc. Naturellement, les dames ne sont pas invitées. “C'est affaire d'hommes”.

Pendant la Seconde guerre mondiale, Arvert se trouve en zone occupée et, à partir d'août 1944, intégrée à “la Poche de Royan”. C'est le 16 avril 1945 que la commune est libérée par les troupes du 50e R.I.

 

Aujourd'hui, Arvert partage ses activités entre la polyculture, l'ostréiculture et le tourisme.

 

Malgré la diminution importante du nombre d'agriculteurs, ils sont passés d'une quarantaine à une douzaine, les surfaces cultivées restant sensiblement les mêmes (près de 1000 hectares). La commune produit du vin blanc, du pineau, un peu de cognac (Bois ordinaires). L'élevage a permis l'implantation d'une laiterie moderne. Les “claires” pour l'affinage des huîtres s'étalent tout le long de la Seudre. La commune dispose de deux ports : Coux et La Grève à Duret. Enfin, Arvert accueille les estivants recherchant le calme sans être trop éloigné de la grande forêt de la Coubre ou des immenses plages du littoral. Les structures d'accueil disposent d'hôtels-restaurants, de campings et de gîtes ruraux.

 
Vue aérienne

Vue aérienne d'Arvert

 
 

L'église date du XI e siècle. Elle fut, dès 1218, l'une des premières où l'on célébra la fête de la Conception de la Vierge et devint un lieu de pèlerinage. Détruite lors des guerres de Religion, elle fut presque entièrement restaurée ne laissant subsister que peu d'éléments d'origine. À droite de la façade, un chapiteau de 1060 représente une tête de face avec moustache et barbe.

Non loin de l'église se trouve un puits du XV e siècle et une petite place récemment aménagée.

 
Arvert
 
 

Le patrimoine d'Arvert

Le patrimoine d'Arvert

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